La dissolution recommandée des partis politiques partis par les forces vives de la nation divise les acteurs politiques et de la société civile du Mali. D’un côté, les « sauveurs de la démocratie » appellent au respect de la Constitution de 2023 alors que des soutiens de la transition, eux, demandent l’application des résolutions des résolutions des dernières concertations.
Les Maliens sont divisés entre pro et anti dissolution des partis politiques depuis l’annonce des concertations des forces vives de la nation suivies des résolutions de ces dernières.
En effet, appelées à se prononcer sur la révision de la Charte des partis politiques, les forces vives de la nation ont recommandé, entre autres : la dissolution des partis politiques et leur réorganisation par une nouvelle législation ; la suppression du financement public des activités des partis politiques ; l’audit du financement public des partis politiques ;
– la suppression du Statut du chef de file de l’opposition politique à travers l’abrogation de la
Loi n°2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition ; la révision de la Charte de la Transition en installant le Général d’Armée Assimi GOITA comme Président de la République pour un mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025 ; le durcissement des conditions de création des partis politiques. Ces recommandations divisent les Maliens, car nombreux sont ceux qui les rejettent déjà.
L’appel au respect de la Constitution
Plus d’une centaine de partis politiques ont rejeté les recommandations des forces vives de la Nation. Ces partis politiques, soutenus par des acteurs de la société civile, des personnalités individuelles engagées pour la démocratie, ont exprimé leur désaccord à travers un meeting qui a failli aboutir à un affrontement entre pro transition et « sauveurs de la démocratie ». Au cours de ce meeting, les acteurs politiques et des responsables de la société civile ont exprimé leur désaccord avec les recommandations faites par les forces vives de la Nation. « Nous sommes ici pour la démocratie, pour le respect des textes de la République du Mali. Nous demandons le respect de la constitution du Mali et le retour à l’ordre constitutionnel normal », laisse entendre Moussa Diarra, jeune manifestant. Des jeunes leaders politiques et de la société dont Abdramane Diarra de l’URD, Hamidou Dombia de Yelema, Harouna Guindo de la Codem, le politologue Cheick Oumar Doumbia, tous présents au meeting, ont réclamé le respect de la Constitution et le retour à l’ordre constitution.
La guerre des camps
Le samedi, il a failli y avoir un affrontement entre deux camps au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba.
En effet, après l’appel à la mobilisation des acteurs politiques et leurs soutiens pour leur meeting, des jeunes soutiens de la transition dont un membre du Conseil National de la transition ont, eux aussi, lancé des appels pour empêcher la tenue dudit meeting. Une attitude dénoncée par la classe politique, dans une déclaration publiée samedi après le meeting. « À l’annonce du grand meeting du 03 mai 2025 des partis politiques du Mali, des loubards et autres nervis, conduits par un membre du Conseil National de Transition, ont bloqué l’entrée principale du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba dans la nuit du 2 au 3 mai, proféré des menaces et des insultes et promis d’empêcher par la force la tenue du meeting du lendemain », déplore la classe politique qui ajoute : « le jour du meeting, les mêmes personnes, épaulés par d’autres jeunes se disant soutiens de la Transition, ont fait irruption dans l’enceinte du Palais de la Culture avec haut-parleurs et effigies du Président de la Transition, violenté certains participants avant de les faire évacuer des lieux sur injonction de la police ».
Le meeting des acteurs politiques n’a pas se tenir au Palais de Culture à cause du risque élevé d’affrontements entre camps.
La même pratique a été faite lors de la Conférence de presse des jeunes leaders qui devaient se tenir à la maison de la presse le dimanche dernier.
A qui profite le désordre ?
Comme si on était encore 2017, les Maliens assistent tristement à des meetings et contre-meetings pendant que l’essentiel est encore à sauver. Le Mali est, jusqu’à preuve de contraire, est une République démocratie où les droits de manifestations sont garantis. Pourquoi les citoyens, entre eux, se privent de ces droits ? A qui profite ces divisions, ces tensions ? Il est temps que les autorités de la transition prennent au sérieux ces menacent et y mettent fin. Chaque bord doit avoir le droit d’exprimer son opinion tout en respectant la Loi. La guerre des idées doit avoir raison des menaces et violences.
B. G/ Nouvelle Afrique