Blocus sur l’axe Bankass-Bandiagara : Dimbal dénonce les enlèvements répétitifs de civils

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Les populations de la commune rurale de Dimbal ont bloqué depuis ce matin la RN15 empêchant tout mouvement entre Bankass-Bandiagara. Motif : dénoncer le silence des autorités de la transition sur les enlèvements répétitifs sur l’axe Bankass-Bandiagara, notamment au niveau du pont Parou-Songobia.

Pas de mouvement sur l’axe Bankass-Bandiagara depuis ce mardi matin.

En effet, les populations de la commune rurale de Dimbal ont, à la demande des organisations de la société civile, bloqué l’axe Bankass-Bandiagara sur la RN15. Pourquoi une telle décision ? Les organisateurs affirment dénoncer le silence des autorités de la transition sur les cas d’enlèvements répétitifs sur l’axe Bankass-Bandiagara. « Nous sommes sortis manifester afin de dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire sur l’axe Bankass-Bandiagara », nous confie un des manifestants à Dimbal.

Des larmes aux yeux, une vieille dame, membre de la CAFO, a fustigé le malheur que traversent les populations de Bankass à cause du terrorisme. « Nous sommes ici dans la famine, sans secours. Nos maris sont tués, nos enfants qui partent en exode afin de pouvoir nous aider, sont enlevés en longueur de journée. Qu’on nous dise si nous ne sommes pas des Maliens », se plaint Habibatou Téssougué. « Nous en avons marre. Trop de personnes ont été enlevées chez nous », laisse entendre un autre manifestant de la trentaine d’années. Ni d’entrée ni de sortie de la ville.

Tous les mouvements sont arrêtés depuis ce matin au niveau de Dimbal. Les manifestants disent, selon des sources sur place, attendre des autorités étatiques des décisions fortes non seulement pour le retour des personnes enlevées mais aussi pour la sécurisation des personnes et leurs biens, y compris l’axe Bankass-Bandiagara.

« Enlèvements de trop »

Attaques, poses de mines, enlèvements de personnes … le pont Parou-Songobia est, depuis quelques années, devenue une « zone rouge » pour les usagers de la RN15.  Ces derniers temps, les djihadistes ont fait des enlèvements de véhicule leur spécialité.  « Le pont Parou-Songobia est devenu une zone très dangereuse pour les populations de Bankass », déplore Abdalla Togo, président du Mouvement Patriotique pour l’Unité et la Sauvegarde du Cercle de Bankass.

En effet, de 2021 à nos jours, plusieurs des dizaines de ressortissants du cercle de Bankass ont été victimes d’enlèvement au niveau de ce pont. A titre d’exemple, 27 passagers enlevés dans la compagnie Ogoyara le 10 novembre 2021, restent toujours dans les mains de leurs ravisseurs. Sont-elles en vie ? Seuls leurs ravisseurs ont la réponse à cette question.

Pendant que Bankass attendait impatiemment la libération de ces otages, un autre enlèvement de cars a eu lieu le 7 novembre dernier. Si un des trois cars a été libéré, les deux autres ont été incendiés par les forces du mal. Et 9 passagers de ces deux cars sont toujours dans les mains de leurs ravisseurs, selon des sources locales. Pire encore, un autre car a été enlevé le 28 novembre dernier et une trentaine de ses passagers restent en otage. « Nous en avons marre de tous ces enlèvements », dénoncent les manifestants.

Les revendications de Dimbal

Lors du blocus, les populations de Dimbal ont interpellé les autorités de la transition sur la dégradation de la situation sécuritaire à Bankass. « Nous interpellons les autorités de la transition, le président en particulier. Il faut que nos voix soient entendues », plaide Habibatou Tessougué. Les manifestants ont ainsi réclamé l’installation d’une base militaire au niveau du pont Parou-Songobia, la destruction des bases des terroristes, et le retour des otages.

B. G

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