DEBATS POLITIQUES ET FELONIES POLITICIENNES : le fofolle Seydou Traoré dans ses foucades

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Mamoudou Sissoko, Diaspora MPR France-Europe

Mieux que tous les systèmes de gouvernance encore connus dans le monde, la démocratie est celui qui favorise le plus les débats politiques, que les acteurs soient sincères ou pas, intelligents ou abrutis, pertinents ou divagateurs, etc. Un acteur politique à la petite tête obtuse, sorte de mélange difficile entre Pierre Poujade le Français et Issa Kaou N’Djim le Malien, est né au Mali en la personne de l’ancien ministre Seydou Traoré qui, en mettant toujours dans sa ligne de mire l’actuel Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, développe, en lieu et place des débats politiques, un nouvel agissement que j’appelle les félonies politiciennes dont l’objectif n’est autre chose que de détruire les meilleurs serviteurs de la République et de l’Etat afin d’assouvir des intérêts sordides personnels.

 Monsieur le Directeur de publication, je vous avais promis de vous revenir, me voici plus vite que je ne l’avais envisagé, encouragé par des milliers de réactions favorables à ma première contribution que vous avez bien voulu publier dans votre édition n° 537  (jeudi, 06 juillet 2023). J’en suis fort content, persuadé que nos compatriotes, à l’intérieur comme dans la diaspora, sont suffisamment éveillés et ne se laissent pas berner les foucades d’un Seydou Traoré, ancien ministre, qui sait bien qu’il doit rendre la distinction de Chevalier de l’Ordre national qu’il brandit à tout bout de champ. Cette réclamation m’amène à poser, à lui et à tous les Maliens, ma première question cruciale : qui, de Seydou Traoré et de Dr. Choguel Kokalla Maïga, mérite de la nation malienne au regard des états de services rendus à la patrie par l’un et l’autre ? On n’a certainement pas besoin de constituer une commission d’enquête parlemente ou tout court une commission d’enquête indépendante pour apporter la réponse à cette question. Celle-ci coule de source : Pr. Eloi Banda Keïta, mieux que quiconque, a procédé à un petit inventaire des services de qualité et inestimables rendus au Mali durant les trente années passées alors que son parti politique, le MPR, n’a jamais eu à exercer le pouvoir d’Etat, quand ce sont les formations issues de ce qu’il a été convenu Mouvement Démocratique qui ont toujours eu la haute main sur l’appareil d’Etat, les ministères et les grandes structures. Grâce au journal Le National et grâce au partage de ses articles à travers les réseaux sociaux, nous nous en sommes délectés. Sur ce point, il n’y a pas débat. Pour ce qui est de Seydou Traoré, je ne reviendrai pas sur ce que j’ai pointé sur son compte dans ma première contribution. Il me suffit de rappeler qu’il colle à sa peau le fameux sobriquet de Seydou Le Criquet, qui rappelle aux Maliens un triste double souvenir, celui d’un citoyen appelé au gouvernement pour servir l’Etat mais qui s’est révélé être un pêcheur en eaux troubles et celui d’un pécheur à qui on a épargné la prison. Seydou Traoré a-t-il jamais vécu avec son salaire comme le respectable Président Modibo Keïta ? Rions un peu. Pourquoi le bureau d’études à Bamako où il officiait avant son entrée a disparu comme si c’était un échafaudage emporté par le premier vent ? Se souvient-il des villas-criquets, comme les villas de la sécheresse des années 1973, dont la presse nationale en a fait ses choux gras à l’époque où il était justement le grand acteur de l’affaire criquet ? A-t-il si vite oublié les 42 millions de pause-café à Gao documentés dans un rapport du Vérificateur général ? Ses points vulnérables sont nombreux, il reste seulement à savoir si les autorités de la transition accepteront rouvrir le dossier de ses frasques et qu’on ne nous parle surtout pas de prescription alors d’autres avec lesquels il a partagé des temps l’ont payé cher. L’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga ‘’Pinochet’’ (que Dieu prolonge sa vie !) pourra témoigner de son aversion pour son ancien ministre Seydou Traoré, et pour de bonnes raisons.

Pourquoi toujours « par l’autre Maïga » !

  Pour ceux de notre génération, qui n’ont pas encore 50 ans révolus, Seydou Traoré passe pour notre oncle, peut-être même carrément notre papa. Mais pouvons-nous le prendre pour modèle d’honnêteté, de droiture et de loyauté. Je serai qu’on me donne une seule raison pour cela. Malheureusement, toutes les femmes et tous les hommes qui l’ont connu dans l’action témoignent qu’il n’est ni plus ni moins qu’un fofolle dont personne n’est à l’abri des foucades. Un félon professionnel, quoi ! Je voudrais ici poser ma deuxième cruciale : pourquoi ses sorties intempestives, la trame des discours de Seydou Traoré, généralement interpelant Monsieur le Président de la Transition, est de toujours réclamer que Dr. Choguel Kokalla Maïga soit démis et remplacé par (ce sont ses mots) « l’autre Maïga, le colonel Abdoulaye Maïga », ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement ? Pourquoi remplacer Dr. Maïga par « l’autre Maïga », colonel de son état ?   Il y a une fixation qui cache une anguille sous roche, mais les Maliens éclairés ont compris. Le dernier remaniement a certes surpris tout le monde, mais il a prouvé aux yeux de ceux qui cherchaient à comprendre l’insistance de Seydou Traoré à jeter Dr. Choguel comme une orange déjà sucée complètement pour le remplacer par colonel Maïga : le Président Assimi Goïta est plus fin politique, homme d’Etat visionnaire que certains ne voyaient pas en lui. En effet, il a déjoué le coup de Seydou Traoré, qui semblait être le seul Malien à être, plus ou moins, au parfum du remaniement gouvernemental (mais comment et par qui ?). Si le Chef de l’Etat avait effectivement nommé le 1er juillet dernier un nouveau Premier ministre en la personne du colonel Abdoulaye Maïga, il aurait lancé un message des plus inquiétants aux Maliens et à la communauté internationale, africaine en particulier en tant qu’alliée du Mali dans sa volonté de refonder notre pays en l’extrayant des serres de tous les impérialistes du monde. Qui vous dit ce qu’est ce message effrayant, inquiétant ? Nous aurions eu clairement un Président de Transition issu des Forces spéciales et un Premier ministre officier supérieur de gendarme pour nous conduire en quatrième République. Du beau signe de la radicalisation du pouvoir transitoire et futur, la militarisation pure et simple de la gouvernance au Mali ! Réfléchissons bien à une telle perspective. Mais là encore, relevons le subterfuge de Seydou Traoré qui prend les Maliens pour des amnésiques. Que non ! Il prônait du coup la répétition du système ATT pour qui il a opté en 2002 au prix de la trahison de l’Adéma-Pasj. Eh oui, Seydou Traoré faisait bien partie des Dix Grands Traîtres de cette aventure. Ce système ATT, c’était un Président (un général), un Premier ministre (aussi un général d’un autre corps), un ministre de la défense (un autre général). L’attelage n’a pas réussi, même en changeant de Premier ministre entre deux mandats dont le dernier a été écourté dans les circonstances que l’on sait, suite aux déboires que l’on n’ignore pas. Quand Seydou Traoré nous affirme que s’il avait eu l’intelligence de Dr. Choguel, il aurait été au moins ministre sous IBK « pour lequel je me suis dressé contre Alpha… » Rn fait, il donne une lecture tronquée de l’histoire, notamment le congrès extraordinaire de l’Adéma qui a débarqué IBK de la tête du parti. Il y a eu complot certes, mais Seydou Traoré règle cyniquement ses comptes avec les Tréta et autres. La vérité est qu’IBK n’a pas voulu de lui parce qu’il était indéniablement que c’est son parti qu’il a trahi en 2002 pour suivre ATT qui n’avait pas de parti. De l’opportuniste pur ! IBK a préféré traité avec l’Adéma et Seydou Traoré ne pouvait tout simplement pas être appelé dans son gouvernement.

Méconnaissance de l’histoire

C’est dire combien les autorités actuelles maliennes, et l’ensemble des Maliens avec elles, à l’activisme débridé des gens comme Seydou Traoré, trop agitateur pour un être un bon conseiller. Non, le sieur Traoré a beau sauter dans les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision, tel un singe avec ses grimaces incorrigibles, il ne peut détenir le magistère de la République. Ses foucades l’amènent à parcourir les dictionnaires, Wikpedia et autres machins, pour produire de longues diatribes, mais il ne saurait jamais produire quelque chose de conséquent pour un esprit intelligent. Il pense, foucade encore, que pléthore de mots équivaut à démonstration, alors qu’il n’étale son pédantisme ennuyeux. Je prends l’une de ses dernières livraisons où il prétendait donner des leçons de déontologie au grand éditorialiste (Directeur de publication de ce journal). Amadou N’Fa Diallo est suffisamment outillé pour lui donner la réplique. Mais qu’il me soit permis de relever des incohérences, voire des cop à l’âne, dans le papier de Seydou Traoré quia bien pataugé dans Wikpedia avant de servir son insipide livraison. Je le cite et je ne touche pas à ses fautes, révélatrices de la faiblesse mentale d’un homme qui s’adresse au grand public : « Lorsque le grand homme atteint un objectif majeur pour son peuple, il s’attelle à la pérennisation des acquis et se projette dans le futur pour la mise à l’échelle des acquis, pour l’humanité ou tout au moins, cette portion de l’humanité qui vit dans les mêmes conditions que son peuple. Ainsi, ont fait Toussain Louverture, Marcus Garvey, Aimé Cesaire, pour plus de visibilité pour leurs luttes pour la cause de la race noire. Il en est ainsi pour W. E. B. Du Bois et Ida Gibbs Hunt, femme du consul américain William Henry Hunt, qui ont été les initiateurs du premier congrès panafricain en février 1919, pour l’unité des noirs. » Pour un intellectuel qui lit ces lignes, il apparaît clairement que Seydou parle en l’air, qu’il ne connaît l’histoire des hommes célèbres qu’il cite. Il cite pêle-mêle des politiques, des littéraires… Il ne connaît vraiment pas l’histoire ni de Toussaint Louverture, ni d’Aimé Césaire, encore moins de Marcus Garvey. Ces célébrités ont abandonné quel objectif majeur atteint pour aller à autre chose et qui peut justifier que Dr. Choguel Kokalla Maïga abandonne maintenant en plein vol la transition malienne pour aller pérenniser je ne sais quoi ? Tout ce qu’il a fait en deux ans, c’est en étant en appoint aux efforts du Président Goïta et sur les recommandations de celui-ci. Seydou Traoré, même dans son plus grand cynisme, se garde bien de réclamer que le Président Goïta aussi a fini et qu’il doit se retirer pour aller pérenniser… Cet homme, ça ne va vraiment pas chez lui. Il cite encore : « En Afrique Kwame Nkrumah (auteur du consciencisme), Gamal Abdel Nasser, Modibo Keïta, Patrice Emery Lummumba, Ahmed Sekou Touré, le Roi Hassan II et tous ces valeureux fils africains du bolc de Casablanca en 1962, lors de la création de l’OUA, se sont battus pour une Afrique Unie et souveraine. Une Afrique fédérale, ancrée dans ses valeurs culturelles plurielles. » Est-ce à dire qu’à son âge il ne connaît pas l’histoire africaine, le parcours des hommes qu’il cite ? Kwameh Nkrumah n’a pas atteint son objectif, il est mort en exil en Guinée-Conakry ; Gamal Abdel Nasser est mort au pouvoir ; Modibo Keïta a été victime d’un coup d’Etat ; Patrice Eméry Lumumba est mort assassiné alors qu’il était toujours Premier ministre, Sékou Touré est mort au pouvoir ; Hassan II est mort au pouvoir…. Je tombe des nues. Monsieur le Directeur de publication, Seydou Traoré devrait rendre un bon service aux Maliens : se taire. Mais je sais qu’il ne peut pas. C’est comme un cancer.

Mamoudou Sissoko

Diaspora MPR France-Europe

Chargé des relations extérieures

18 Rue du Professeur Calmette

95530 La Frette Sur Seine

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