Édito : Assimi, Bankass vous interpelle !

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Le 10 novembre 2021, près d’une dizaine de personnes, toutes des ressortissantes du cercle de Bankass, ont été enlevées sur la route du poisson. À ce jour, elles restent introuvables. Sont-elles encore en vie, en bonne santé ? Seuls leurs ravisseurs ont les réponses à ces questions. Pour leurs familles respectives et les populations bankassoises, c’est une période d’inquiétude, d’incertitude et d’attente interminable. Malheureusement, ces enlèvements ne sont qu’une partie des attaques qui ont frappé le cercle, confronté à de grandes épreuves depuis le début de la crise sécuritaire au centre du Mali.

Koulogon, Ogossagou I et II, Diallassagou, Deguessagou, Dianweli, Kani Bonzon… autant  de villages qui ont été témoins d’attaques dévastatrices. De nombreux autres villages ont également été rayés de la carte, plongeant leurs populations dans l’insécurité alimentaire, puisque ayant tout perdu. Malgré la montée en puissance de l’armée malienne, qui a ramené un peu de quiétude et d’espoir chez de nombreux citoyens, la situation à Bankass n’est toujours pas aussi stable que l’espèrent les populations meurtries.

Pire encore, les forces malveillantes multiplient leurs actions perturbatrices, privant les agriculteurs des travaux champêtres, surtout en cette période hivernale. La semaine écoulée, le bureau de la jeunesse Ginna Dogon a alerté les autorités de la transition sur la gravité de la situation sécuritaire au centre du Mali, en particulier dans la partie exondée de l’ancienne région de Mopti.

Le 24 juillet, 159 personnes du village de Tiékoungo, situé dans la commune de Sokoura, ont été forcées de rejoindre Kani Bonzon en raison des menaces terroristes. Toutes ces personnes sont désormais confrontées à l’insécurité alimentaire, ayant laissé derrière elles tout ce qu’elles possédaient dans leur village, selon les autorités locales. De plus, ces agriculteurs ne pourront[H1]  pas cultiver leurs terres pendant cette saison hivernale.

Aujourd’hui, il est clair que la situation sécuritaire est loin d’être fiable dans le cercle de Bankass. Les populations de cette localité aspirent simplement à vivre en paix, mais elles sont constamment exposées à l’insécurité. Les droits à l’éducation de leurs enfants sont souvent bafoués, et le nombre de déplacés continue d’augmenter de semaine en semaine. Pourtant, tout ce qu’elles désirent, c’est de vivre sereinement.

Il revient donc aux autorités de la transition, en particulier au chef de l’État, de prêter une oreille attentive aux cris et aux pleurs de ces populations meurtries. Les différentes associations des ressortissants du pays dogon ont, depuis l’époque d’IBK, formulé des recommandations pour la sécurité des personnes et de leurs biens. Parmi ces recommandations, on peut noter la sécurisation de l’axe Sévaré-Bandiagara-Bankass-Koro et l’installation de bases militaires dans certaines localités.

Il est maintenant temps de mettre fin à la souffrance des populations du centre, en particulier celles du cercle martyr de Bankass. Des mesures concrètes doivent être prises pour assurer leur sécurité et leur permettre de vivre dans la quiétude qu’elles recherchent tant. La reconstruction de ces villages dévastés et le soutien aux agriculteurs dans leur travail sont également essentiels pour rétablir l’espoir et la dignité dans cette localité. Pour cela, l’implication personnelle du chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, est d’une nécessité absolue. En tant que père de la Nation, il doit essuyer les larmes de ses compatriotes.

Boureima Guindo

Source: Le Devoir


 [H1]Le conditionnel ne me semble pas s’impose ici

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