Édito : Balayons devant notre porte  !   

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Le 3 mai. Cette journée est très significative pour les hommes de médias et les défenseurs de la liberté de presse, à laquelle elle est d’ailleurs dédiée. Elle est l’occasion, chaque année, pour les hommes de médias et leurs soutiens de jeter un regard sur la situation de la liberté de presse, fustiger les violences contre les journalistes dans l’exercice de leur métier et interpeller les pouvoirs publics. A l’instar de ceux des autres pays du monde, les hommes de médias du Mali se prêtent à cet exercice chaque année.

Pour l’édition de 2023, la Journée internationale de la liberté de presse se tient à un moment très difficile pour la presse malienne. En effet, cette journée commémorative intervient à un moment où, au-delà de l’insécurité qui rend difficile le travail des journalistes, l’existence même de la presse est menacée. Elle se tient surtout dans un contexte où le désordre gagne du terrain, le monde des médias étant confronté à la confusion qui se fait désormais entre le journaliste et un simple animateur de page Facebook.

Et oui, devant l’œil complice des autorités et sous le regard impuissant ou complice des associations faitières des médias, les pages Facebook occupent illégalement les places des médias. Et les médias, quant à eux, se meurent lamentablement. L’anarchie est tellement profonde que les journalistes perdent de plus en plus leur crédibilité aux yeux des populations. Cette situation est, il faut le dire, un frein pour l’avènement d’une presse responsable et respectueuse de l’éthique et de la déontologie du métier de journaliste. Ce grand malaise, qui semble vraisemblablement faire l’affaire des pouvoirs publics, est l’un des plus gros problèmes de la presse malienne de nos jours. Heureusement que le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, en est conscient. D’ailleurs, dans son discours tenu hier à la Maison de la presse à l’occasion de la cérémonie commémorative de la liberté de presse, il a fustigé « un désordre encouragé et entretenu qui fait planer le risque d’une implosion inéluctable. Il s’agit d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux, dont certains acteurs se font appeler « journalistes », qui touchent à tout, en violation des règles d’éthique et de déontologie ». Le président de la Maison de la presse a ajouté que « ces forces nouvelles » sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale, si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent ».

L’un des défis aujourd’hui est donc de mettre de l’ordre dans le secteur. Il y a certes des web TV qui font bien le travail et dispose des plateaux techniques qui répondent à tous les critères. Mais, il faudra créer des conditions pour que tout détenteur de téléphone portable et d’un compte Facebook ne se considère pas journaliste.

Les autorités de la transition et les organisations faitières de la presse doivent y veiller.

Boureima Guindo

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