Édito : évitez le piège des laudateurs !

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Les nouvelles taxes sur les services téléphoniques continuent de défrayer la chronique depuis quelques jours. Nombreux sont des citoyens qui trouvent inconcevable cette taxe qui augmentera leur souffrance. Les assurances que ces axes contribueront à améliorer la fourniture d’électricité au Mali n’ont pas suffi pour convaincre une majorité des Maliens. L’exemple pris sur le Burkina n’a aussi suffi pour bénéficier l’adhésion à cette décision déjà impopulaire.
Il est vrai que les taxes sont toujours impopulaires, mais plusieurs facteurs expliquent le rejet de ces taxes sur les services téléphoniques. D’abord, elles sont annoncées à un moment où la population traverse une crise économique énorme. Nombreux sont des Maliens qui évoluent dans le secteur informel qui, lui aussi, est paralysée à cause des coupures intempestives d’électricité. Le gouvernement de la transition peine, depuis plus d’un an, à donner de l’électricité aux populations. Les promesses d’amélioration ont toutes été vaines.
Au-delà des questions d’électricité, des citoyens estiment que les autorités devraient d’abord montrer le bon exemple en réduisant le train de vie de l’État. « Au Burkina Faso, lorsqu’il s’est agi pour nous de contribuer pour que le FDS soit équipé, les députés n’ont plus de salaire aujourd’hui, ils n’ont que des indemnités de session. Les salaires des ministres ont été diminués au maximum et le peuple contribue » avait déclaré le chef de l’État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Les Maliens aimeraient que les autorités prennent le bon exemple en réduisant le train de vie de l’État. Une diminution des avantages de « trop » des membres du Conseil National de Transition et de la réduction du train de vie des différentes institutions contribuerait à une adhésion massive des Maliens aux taxes sur les téléphonies.
Ce qui est encore marrant, depuis le début de cette polémique, certains laudateurs cherchent à maquiller l’impopularité de cette décision gouvernementale. Certains d’entre eux sont dans le CNT et qui refusent de cette renoncer à « 1 f » de leurs avantages inadmissibles dans le contexte difficile que traverse le Mali. Ceux qui encourage l’application de ces textes malgré son impopularité sont-ils des véritables soutiens de la transition ? Incertain. À notre avis, un soutien, c’est celui qui a le courage de dire aux autorités qu’une « décision est impopulaire » si elle l’est réellement comme c’est le cas avec ces taxes sur les services téléphoniques.
Il est très évident que la force des autorités de la transition, c’est le soutien populaire. Quand une décision est impopulaire parmi cette population, reculer n’est pas une faiblesse. Les autorités ne doivent pas tomber dans le piège des laudateurs. Elles doivent travailler à maintenir leur bon rapport avec les populations qui ont su faire preuve de leur résilience malgré les difficultés énormes.

Boureima Guindo

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