Édito :  le cas Minusma

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La question du départ de la Minusma refait surface depuis quelques semaines. Ben le Cerveau et alliés sont prêts à en découdre avec la mission onusienne au Mali. « Minusma dégage », tel est leur slogan. Certains lient même les dernières attaques terroristes, notamment celle de Sevaré à la présence de la Minusma. Mais tous les Maliens ne sont pas unanimes sur le départ de la force onusienne. Y en a qui, dans les régions de Gao et Tombouctou, s’y opposent. Quant à l’État, même s’il est de plus en plus exigeant envers la Minusma, n’a pas demandé son départ comme il l’a fait avec la France.

Mais à notre humble avis, il y a une incohérence à chacun des niveaux.

A la place de la place des contestataires, ceux qui demandent le départ de la Minusma, nous aurions dépêché une mission à l’intérieur du pays, notamment dans les régions du nord du nord et du centre, pour recueillir l’avis des populations sur la présence de cette force onusienne. Car ce sont ces populations qui savent la nécessité de la présence ou non de la Minusma dans leur localité. A la place de Ben le Cerveau, nous aurions interpellé le gouvernement sur la question de la Minusma pour lui demander, en tant que représentant du peuple, de ne plus accepter le renouvellement du mandat de cette force. Cela semble, à nos yeux, plus logique que les manifestations dans les rues. Si la Minusma a un répondant, c’est l’État. Le peuple, il est certes dans son droit de demander le départ de la Minusma, mais la demande devrait être faite à l’État afin qu’il refuse, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, le renouvellement de tout mandat de la force onusienne.

Les soutiens de la Minusma n’ont pas aussi du tout raison. Les raisons avancées par certains d’entre eux, c’est la question de l’emploi. Ce qui n’est pas, à notre analyse, logique. La Minusma n’est pas intervenue au Mali pour créer de l’emploi même si elle en a créé des milliers. Elle est là pour la sécurité des personnes et leurs biens. Si elle échoue à faire cela, elle doit plier bagage car sa présence n’a plus de sens.

L’État aussi a sa part de responsabilité. Il doit s’abstenir de s’abstenir sur cette question de la Minusma. C’est vrai qu’il a changé le discours, il est devenu, depuis la rectification de la trajectoire de la transition, très exigeant envers la Minusma, mais nous estimons qu’il doit aller au-delà.  Il doit trancher entre les pros et anti Minusma. S’il est pour le maintien de la Minusma avec un « mandat plus robuste », il doit exiger cela ou dire non au renouvellement de son mandat.

Quant à l’ONU, elle doit respecter la volonté du peuple malien. Si la Minusma est là pour les Maliens, elle doit agir selon la volonté des Maliens qu’elle a la mission de protéger. Il faut le dire, la présence de la Minusma n’a pas empêché la détérioration de la situation sécuritaire. Face à cet échec, le gouvernement du Mali a plusieurs fois demandé la prise en compte de ses préoccupations. A la place des dirigeants de l’ONU, à défaut de respecter la volonté des autorités et populations maliennes, nous aurions mis fin à la mission de cette force, surtout que beaucoup de pays se sont retirés de la force.

Boureima Guindo

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