Le lundi dernier, des individus non encore identifiés, ont vandalisé la Maison de la Presse, au moment où un regroupement de partis, de mouvements et d’associations de la société civile, notamment l’Appel du 20 février 2023, tenait un point de presse. Cette agression, qui a suscité la colère et la réaction de toutes les associations faitières de la presse malienne, est plus qu’inadmissible dans une démocratie.
Faut-il rappeler que la Maison de la Presse est le symbole de la liberté d’expression. Elle est sacrée en démocratie et son agression est un signe de recul.
Mais au-delà des condamnations, il y a l’urgence de chercher les auteurs et de les condamner à hauteur de la faute commise. Est-ce que ce sont les soutiens de la Transition qui ont voulu saboter le point de presse de la plateforme « Appel du 20 février pour sauver le Mali ? Est-ce un coup savamment préparé et orchestré par ce mouvement pour ensuite se victimiser et ainsi gagner en popularité ? Trop tôt de tirer une conclusion, mais ce sont des hypothèses possibles.
Quel que soit le cas, il faut préciser que le désordre n’arrange personne aujourd’hui. A un moment où les tensions montent entre le gouvernement de la Transition et les groupes armés au nord du Mali, où les populations s’inquiètent de la cherté de la vie à l’approche du mois de ramadan, où tous les enfants du pays doivent se donner la main, non seulement pour la réussite des réformes en cours, mais aussi pour l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes, on ne doit pas se donner en spectacle devant le monde entier.
Si les auteurs de cet incident sont des soutiens à la Transition, c’est qu’ils ne rendent pas service aux autorités de la Transition. Ils ternissent même leur image et donnent raison à ceux qui soutiennent la menace qui pèse sur la liberté d’expression.
De l’autre côté, si c’est un jeu de la plateforme « Appel du 20 février 2023 », c’est suicidaire.
La Plateforme doit savoir que la Maison de la presse n’est pas un lieu de récupération politique. Elle doit savoir, également, que le désordre, en ce moment très critique de notre pays, ne jouera pas que contre les autorités. Cette image de la Maison de la presse saccagée qui circule sur les réseaux sociaux depuis hier, est une honte pour le tout le Mali qui se prévaut de plus de 30 ans de démocratie. Ne croyons pas que cette agression contre le temple de la liberté d’expression aura des conséquences sur les autorités. Elle en a beaucoup plus sur le pays et sur tous les citoyens.
Il est donc important que chacun travaille à éviter le désordre.
Boureima Guindo
Source : Le Devoir