La vérité sur l’Afrique et le cas de Mohamed Chérif Chérif Haïdara

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« Si l’on voulait empêcher l’Afrique de devenir une puissance, inutile d’inventer une nouvelle stratégie : le plan existe, a été testé et perfectionné au fil des siècles. On commence par veiller à ce que l’Afrique ne s’unisse jamais. Le moyen le plus simple est de maintenir les peuples divisés sur des lignes ethniques, tribales et religieuses. S’ils commencent à travailler ensemble, on ravive les griefs du passé, on attise de vieilles blessures, on finance des mouvements séparatistes et on laisse traîner des différends frontaliers. À chaque fois qu’ils font un pas en avant, on s’assure qu’ils en fassent deux en arrière, trop occupés à se battre entre eux.

On installe des acteurs au service d’intérêts étrangers plutôt que du bien public : les plus corrompus, les plus facilement manipulables, ceux qui préfèrent la richesse individuelle au progrès collectif. Si un dirigeant émerge et se montre réellement soucieux du continent, on cherche à l’éliminer — politiquement, économiquement ou autrement — ou à déstabiliser son gouvernement. Si un pays parle de nationaliser ses ressources, qu’il en serve d’exemple ; s’il tente d’industrialiser sa production, on le sabote, on lui impose des sanctions, on déstabilise sa monnaie. Et si tout cela échoue, on orchestre des conflits internes : les populations ne peuvent construire lorsque leur énergie est mobilisée pour survivre.

On maintient l’Afrique économiquement faible en l’empêchant de transformer ses matières premières ; on contrôle les mines, les champs pétrolifères et les minerais rares, on impose des prix bas à l’export et on achète cher. On forge un système éducatif qui produit des travailleurs dociles plutôt que des innovateurs : on enseigne une histoire qui dénigre les cultures locales et valorise l’approbation étrangère, on forme à la mémorisation plutôt qu’à l’esprit critique, on pousse les meilleurs talents à chercher des opportunités à l’étranger par le biais de bourses et d’incitations. On contrôle les médias et les récits : inonder les écrans de misère et de guerre, minimiser les succès, attribuer les réussites à des acteurs étrangers. On noie les États dans la dette, on privatise leurs services essentiels pour les livrer aux entreprises étrangères, on propose juste assez d’aide pour maintenir l’existence mais jamais pour rendre autonome. Enfin, on laisse les forces armées faibles, on vend des armes qui alimentent les conflits, et on criminalise tout effort sérieux d’autodéfense technologique ou stratégique ». Ce message certainement généré par l’IA parle de l’Afrique et de ses incohérences. Cette recette — diviser, corrompre, désinformer, contrôler — n’est pas une théorie abstraite ; c’est un schéma historique. Elle explique pourquoi nombre d’initiatives de libération et de développement butent systématiquement contre des résistances qui semblent parfois venir de l’intérieur du système même qu’elles cherchent à changer.

Les bonnes propositions de Mohamed Chérif Haïdara

C’est lui qui a formulé la proposition innovante d’instituer le Bon du Trésor, un mécanisme qui aurait pu permettre la mobilisation de 500 à 1000 milliards de F CFA dès la première année. Sur ce montant, Chérif proposait d’affecter 20 milliards à la création de la Banque d’Investissement de la Diaspora (BID)10 milliards à la mise en place du Fonds d’Investissement de la Diaspora (FID), et 1 à 2 milliards de F CFApour réaliser le recensement à caractère d’état civil.

Ce recensement aurait permis d’augmenter considérablement le nombre d’électeurs inscrits dans le fichier électoral. Chaque année, des correspondances sont adressées aux ambassades pour annoncer l’ouverture des inscriptions entre le 15 octobre et décembre, mais il ressort que la plupart des ambassades n’informent même pas les Maliens établis à l’extérieur.

Les fonds prévus auraient servi à mobiliser des équipes chargées d’organiser la participation des Maliens de la diaspora dans chaque pays.
« Cela prouve, dit-il, que la diaspora malienne pourrait devenir un véritable bastion électoral. Celui qui ne gagnera pas la diaspora ne gagnera pas les élections. »

Une telle initiative aurait également mis fin à l’omerta et à l’hégémonie du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), estime le président du CSDM, qui considère qu’on ne veut pas que son organisation devienne trop influente, ni que la diaspora se transforme en force électorale incontournable.

Si ce recensement avait été réalisé, la diaspora compterait aujourd’hui plus de trois millions d’électeurs — un chiffre supérieur au score obtenu par n’importe quel président malien jusqu’à présent. C’est précisément ce que certains ont voulu éviter : que la diaspora devienne à la fois incontournable politiquement et décisive dans l’économie nationale.

Mohamed Chérif Haïdara a pris tous les risques possibles, mû par son engagement indéfectible envers la diaspora malienne.

 Ce qui déplorable, certains prêtent à Mohamed Chérif Haïdara une ambition présidentielle ou même de travailler à imposer un candidat de son choix. Mais ce qu’il faut noter est que Chérif n’a jamais milité pour un parti politique toute sa vie. Pas que cela, il n’a même jamais milité dans une association avant la création du CSDM.  

Le cas de Mohamed Chérif Haïdara : illustration d’un même combat

Mohamed Chérif Haïdara s’est engagé en faveur des Maliens de la diaspora. Son projet consiste notamment à recenser les Maliens établis à l’étranger et à actualiser leurs données d’état civil — un registre qui, selon ses estimations, concernerait plus de trois millions de personnes, soit un électorat potentiellement décisif pour le Mali. Un tel recensement renforce la citoyenneté, facilite l’exercice du droit de vote et rompt avec l’exclusion politique historique des diasporas.

Ce que révèle son parcours, c’est la manière dont les logiques décrites plus haut se matérialisent localement : lorsqu’un acteur propose d’élargir la participation politique, de rendre visibles des voix jusque-là marginalisées ou de réclamer des droits civiques réels, il dérange des intérêts installés. Saboter un projet de recensement de la diaspora, s’opposer à l’inscription de ces électeurs ou marginaliser ceux qui le portent, revient à préserver un statu quo politique où certaines voix restent inaudibles. Haïdara a par ailleurs pris position sur plusieurs dossiers internes — entre autres sur les questions liées à Soumaïla Cissé, à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ou aux crises impliquant des institutions régionales comme la CEDEAO — ce qui l’a placé au cœur de débats sensibles et lui a valu des oppositions.

Ainsi, le cas de Mohamed Chérif Haïdara illustre à échelle nationale une stratégie plus large : empêcher l’émergence d’un corps citoyen unifié et influent, entretenir la fragmentation politique, et maintenir des segments importants de la population dans une position de dépendance ou d’exclusion. Défendre le droit de vote des diasporas et la mise à jour de leurs données d’état civil, ce n’est pas seulement une question administrative — c’est une revendication de souveraineté populaire et de redistribution du pouvoir.

Il faut comprendre que reconnaître cette dynamique, c’est comprendre que la transformation réelle de l’Afrique passe autant par des réformes institutionnelles concrètes (inscription électorale, accès aux services, souveraineté économique) que par la bataille des idées et des récits. Le cas de Mohamed Chérif Haïdara montre combien les efforts pour élargir la participation et renforcer la souveraineté citoyenne peuvent être combattus — non seulement par des forces étrangères, mais aussi par des intérêts internes qui profitent du statu quo. Soutenir la transparence, l’intégration de la diaspora et la capacité des peuples à décider de leur destin reste une clef pour contrer les mécanismes de domination décrits plus haut.

Depuis longtemps, Mohamed Chérif Haïdara plaide pour le recensement de la diaspora malienne à caractère d’état civil. L’État, manquant de volonté, a toujours opposé à cette idée l’argument du manque de ressources.

Correspondance particulière

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