Nous allons faire fi de tout ce qui s’est passé avant la cour d’appel. Nous nous intéresserons uniquement au moment du jugement devant la cour d’appel. Et, à ce niveau nous allons constater qu’un seul juge a pris la décision qui a favorisé le camp Gouagnon Coulibaly, et cela en piétinant sans vergogne la procédure devant ladite juridiction. En effet, les audiences de la cour d’appel exigent un collège de magistrats, exactement trois. Mais, dans le cas du dossier URD, les deux autres juges ont été carrément mis hors du jeu.
Ainsi, étant touchés dans leur orgueil, ces juges ont alors tenu à dénoncer les faits à travers des rapports devant l’inspection judiciaire. Le ministre de la justice saisi, a donc constitué une commission d’enquête, qui, après sa mission a déposé a son tour son rapport, qui a constaté l’anomalie procédurale devant la cour d’appel.
Pourtant, malgré toutes ces démarches, malgré l’irréfutabilite en ce qui concerne l’existence d’irrégularités, la cour suprême a rejeté tous les éléments de défense misent en exergue par les avocats de la défense, et a proclamé Gouagnon Coulibaly légalement président de l’URD, cela sur la base d’un simulacre de congrès truffé de vices de forme.
Même si cette cour suprême avait pris fait et cause pour le camp Gouagnon Coulibaly, nous ne savons point pour quelles raisons, mais les faits sont avérés, elle pouvait au moins y mettre la forme. C’est à dire cassé le pourvoi puis le renvoyé devant la cour d’appel autrement constituée. Certainement que les juges de la cour suprême ont trouvé que cela prendrait encore du temps. Surtout, qu’il sont sûrs que Dieu ne descendrait pas sur terre pour cela, et qu’ils sont les seuls maîtres des lieux ici bas, menant les hommes sur cette terre de Mali kura à leur bon vouloir.
Le Mali kura actuel est-il réellement mieux que les Mali kôrô passés ?
Une bonne question si l’on sait que Moussa avait été ovationné pendant trois mois à la chute de Modibo Keita. Que l’on a hurlé dans les villes maliennes que l’on mourait pour ATT, puis on l’a laissé partir tête basse à Dakar. Sanogo, l’adulé, a enterré sous silence, il y’a peut être trois mois son paternel. Le kankélétigui qui n’avait pas besoin de programmes pour se faire élire par une écrasante majorité, a été bouté jusque dans sa tombe par cette même écrasante majorité.
Nous allons conclure par cette remarque de Charles Monteil, qui l’a écrite dans son ouvrage sur la monographie du Khasso, il dit, que celui qui a le pouvoir chez les soudanais a tout le monde avec lui, mais que lorsqu’il est en difficulté, au lieu de se battre pour lui, ce même monde choisit une fois encore de s’aligner en bloc derrière celui qui s’apprête à avoir le pouvoir, le renforçant ainsi contre son adversaire. Cette observation d’un colon du 19ème siècle, ne pousse t-elle pas encore à la cogitation ?
Moussa Sey Diallo
Conseiller municipal