Le Premier ministre au sommet des PMA « Nous n’avons besoin ni de la commisération des plus grands ni d’aumône… »

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Le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, qui prend part au 5ème sommet des Pays les Moins Avancés à Qatar, a dit haut ce que beaucoup pensent tout bas. Au nom du président de la Transition, il a indiqué, dans son intervention lors de la plénière du 6 mars, que les « PMA n’ont besoin ni de la commisération des plus grands, ni d’aumône, mais de partenariats robustes, de solidarité active et de justice ».

Comme il l’a fait en 2021 au siège des Nations Unies à New York, le Premier ministre a craché, à nouveau, ses vérités devant la Communauté internationale. C’était au sommet des PMA à Qatar où il représente le président de la Transition. 

L’espoir du Mali sur le plan d’action de Doha

Dans son intervention, le Premier ministre a exprimé l’espoir que le Mali fonde sur le Plan d’action de Doha. Il a souhaité que ce plan d’action ne connaisse pas le même sort que ses prédécesseurs, adoptés lors des quatre (04) Conférences successives des Nations Unies sur les PMA.

Le Premier ministre malien n’est pas allé à ce sommet en simple spectateur. Il y est allé avec beaucoup de propositions ambitieuses en faveur des PMA. «Pour améliorer la situation des 33 pays africains concernés dont le Mali, et des 14 autres États d’Asie-Pacifique et des Caraïbes, tous classés dans la catégorie des Pays les Moins Avancés, la Conférence de Doha ne doit pas être une conférence de plus; et le plan d’action qui en résulte ne doit pas être, non plus, un catalogue d’actions qui demeurera un vœu pieux », a laissé entendre Dr Choguel Kokalla Maïga.

Pour le Mali, s’il faut s’attaquer aux contraintes et aux vulnérabilités qui hypothèquent l’atteinte des Objectifs de Développement Durables (ODD) et qui entravent les politiques d’éradication de la pauvreté dans les PMA, il faut forcément changer de paradigme dans la lutte contre les changements climatiques. « Nous devons également investir davantage dans le capital humain en faisant de l’innovation, de la science, de la culture et de la technologie la pierre angulaire des programmes de formation de la jeunesse et les leviers pour une croissance inclusive et durable », propose Dr Maïga. Le Mali propose aussi la mise en place des outils robustes et adaptés de relance économique post-Covid et encourage « les PMA et leurs partenaires à s’attaquer de front aux défis liés à la paix et à la sécurité qui menacent les fondements des États et qui minent la cohésion sociale, les valeurs de tolérance et de Vivre-Ensemble ».

Selon Dr Choguel Kokalla Maïga, pour la mise en œuvre du Programme d’action décennal de Doha, il faut promouvoir une chaîne de solidarité et de justice internationale pour lever les obstacles et les entraves au développement des Pays les Moins Avancés. « Nous devons travailler ensemble à l’application rapide du Plan d’action de Doha, de manière à accélérer l’atteinte des ODD et améliorer substantiellement les conditions de vie de nos populations, notamment les plus vulnérables », propose-t-il. 

 Les PMA n’ont pas besoin d’aumône

Au nom du président de la Transition, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a craché toute sa vérité à la communauté internationale. « Les PMA n’ont besoin ni de la commisération des plus grands, ni d’aumône, encore moins d’assistance qui les maintiendraient dans une dépendance continue. Ils ont besoin, assurément, de partenariats robustes, de solidarité active et de justice », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Ils ont besoin en particulier de justice dans les règles du commerce international et dans la gouvernance économique mondiale, afin d’améliorer leur indice de développement humain, d’éliminer la pauvreté conformément à l’ODD 1 et, enfin, d’asseoir les conditions d’un développement durable et d’un bien-être partagé pour leurs populations ».

Les engagements du Mali

Ce 5ème sommet se tient à un moment où beaucoup de PMA font face à des défis sécuritaires. Pour le Mali, la lutte contre le terrorisme, la restauration de la paix et de la stabilité doivent donc être au cœur des actions collectives des PMA. C’était d’ailleurs l’occasion pour le Premier ministre de se féliciter pour les efforts déployés par les autorités de la Transition sur le plan sécuritaire.

Par ailleurs, Dr Choguel Kokalla Maïga a réitéré l’engagement de son gouvernement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. « S’il est vrai que le Programme d’Action du Gouvernement (PAG) accorde un ordre de priorité élevé au retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire national et à la satisfaction des besoins vitaux des Maliennes et des Maliens, il n’en demeure pas moins que le Gouvernement du Mali est fermement engagé à organiser des élections crédibles et transparentes, suivant un chronogramme établi, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel », rassure le patron de la Primature. Il ajoute aussi que « le Gouvernement s’attèle de bonne foi à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, dont le chapitre III est consacré au développement des régions du Nord de notre pays ».

Boureima Guindo

Source: Le Devoir

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