Le président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, s’est particulièrement distingué ces deux dernières années au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ce, en faisant un choix judicieux d’une diplomatie active dans les crises sécuritaires et la récente crise entre le Mali et l’organisation sous-régionale.
Depuis le premier coup d’État militaire au Mali, fin 2020, l’atmosphère ouest africain est devenu électrique, avec un levé de bouclier de certains pays de la Cedeao contre les nouveaux dirigeants militaires maliens. Cette situation a entrainé une succession de crises et braqué les uns contre les autres. Du côté du président togolais, il est observé une posture encline à la recherche de la paix à travers une diplomatie active. Et ses efforts ont porté des fruits dans les différentes crises. La libération, il y a quelques jours, des militaires ivoiriens en est une parfaite illustration.
Un choix du dialogue payant
Cette propension pour le dialogue, le président togolais Faure Gnassingbé, l’a affiché depuis le début de la brouille entre les deux pays frères, Mali et Côte d’ivoire. C’est dans ce sens qu’il s’est beaucoup impliqué dans le Groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali. Il a régulièrement dépêché son chef de la diplomatie, le Professeur Robert Dussey, au Mali.
Lui-même, au fort des sanctions de la Cedeao, a pris le risque de faire un déplacement discret au Mali en janvier 2022, pour avoir un tête-à-tête avec le colonel Assimi Goïta. Une démarche unilatérale qui a eu le mérite de renforcer la confiance des autorités maliennes qui ont vu en lui un interlocuteur fiable. Une base qui sera utile à l’évolution de la situation dans le sens positif.
Robert Dussey affirmera même en mars 2022 dans une interview à Jeune Afrique, qu’ «il faut aider Assimi Goïta» et trouver un accord avec son pays. C’est donc dans une suite logique que le président Faure Gnassingbé sera sollicité en mai 2022 par le Mali pour faciliter le dialogue entre le pays et la communauté sous-régionale et internationale. Une mission que le dirigeant togolais mènera à bien, avec au bout un accord entre la Cedeao et le Mali sur la durée de la transition, ainsi que la levée des sanctions.
Faure Gnassingbé de nouveau sollicité
Après l’accord trouvé et l’apaisement de la crise entre la Cédéao et le Mlai, un autre incident vint mettre le feu aux poudres. Il s’agit de l’arrestation à Bamako de 49 militaires ivoiriens, que les autorités maliennes ont qualifié de « mercenaires », alors que pour la Côte d’Ivoire, il s’agit de soldats en mission pour l’ONU.
Dans cette nouvelle crise, le Mali s’est opposé à toute intervention de la Cedeao et n’a reconnu que le président Faure Gnassingbé, comme médiateur.
Une nouvelle mission que le président togolais a porté à bout de bras, avec l’implication active du ministre Robert Dussey. Toutes les autres tentatives d’intervention dans le dossier, notamment l’ONU et la Cedeao, ont connu un échec. La médiation du président togolais a permis une évolution idoine du dossier avec d’abord la libération de trois militaires fin septembre 2022. Ensuite il y a eu la signature d’un mémorandum d’accord entre le Mali et la Côte d’Ivoire en décembre dernier.
Mais la condamnation en fin d’année de ces militaires par la justice malienne n’a pas moussé les ardeurs du président Faure Gnassingbé. Ce dernier se rendra personnellement au Mali, début de cette nouvelle année, pour rencontrer le président de la transition et également en Côte d’ivoire pour échanger avec son homologue Alassane Ouattara. Quelques jours après cette visite, les 49 militaires ont bénéficié de la grâce du président Assimi Goïta suivie de leur libération totale. Une nouvelle victoire pour le président Faure Gnassingbé, qui les a reçus à Lomé et avant leur retour en Côte d’Ivoire.
A tout point de vue, le président togolais, avec son calme olympien, se positionne davantage comme le médiateur incontournable de l’espace ouest africain et plus loin de toute l’Afrique.
Mot clé : militaires ivoiriens libérés, Faure Gnassingbé, médiation
Boureima Guindo