Ma cité prise en tenaille
Jusqu’aux entrailles
Tu rampes à terre
Mon cœur me serre
J’ai si mal, quoi dire ?
J’ai si mal, quoi faire ?
Ô, c’est si dur
Ô, c’est si sûr
Tu vis dans mon âme
Sous les feux des armes
Où jaillissent des balles
Terrorisant nos familles
Je ne te quitterai pas
Je n’irai pas là-bas
Où dansent des crétins
Aux sons des ridicules festins
Là où ils boivent des vins mousseux
Au prix de nos sangs versés comme des animaux.
Effleurant les mines dans la cendre
La peur au creux du ventre
Habillé de ta douleur
J’irai à la quête de ton bonheur
Je marcherai dans ma tristesse
Je chanterai ma douleur sans cesse
Je dénoncerai leurs complots
Attisés par les robots
Bafouant ta stabilité
Pour qu’ils se heurtent au mur de ta liberté.
Même à la portée des tirs
Je ferai bon martyr
Te revoir dans la jouissance
Est le but de mon existence
Pour toi, je ferai face à tout effroi
S’il le faut, je rendrai l’âme pour toi :
Bandiagara, mon village, mon berceau
Je t’aime et rêve de ton renouveau
J’appelle les fils de ton terroir
Pour la paix dialoguée, je me nourris d’espoir.
Extrait de mon deuxième livre ( À la foire de Bandiagara )
Le faux poète
Hervé l’Argentin Somboro
Source : Le Devoir