La dernière sortie du vice-secrétaire parlementaire du Conseil National de la Transition (CNT), Amadou Albert Maïga, sur les agissements des ex-rebelles, suscite des commentaires. Le mouvement Tabalé, en plus de s’être désolidarisé de ces propos qu’il trouve « assimilables à un appel à la belligérance entre fils d’un même pays », a invité les autorités de la transition à se désolidariser de ce membre de l’organe législatif.
Les derniers agissements de la CMA ont suscité la colère de beaucoup de Maliens. Si certains dénoncent le comportement de ces ex-rebelles dans les grin et lieu de travail, un membre du CNT a donné publiquement son avis sur la question. Sans tabou, il a indiqué que l’attitude des ex-rebelles est inadmissible. Et il a estimé qu’il faut libérer Kidal par force. « La libération de la région de Kidal est sur la table. L’armée est bien cantonnée à Kidal. Nous ne voulons plus que Kidal soit le couloir pour faire transiter l’État islamique sous les ordres du terroriste d’aller attaquer Gao ou Ménaka. Il est temps qu’on se donne la main pour combattre cette minorité de personnes qui veulent prendre notre pays en otage. Nous allons les libérer pour le bonheur de tous les Maliens. Nous resterons unis, débout et engagés pour faire cette guerre et libérer notre pays du joug du colonialisme, des terroristes et de la rébellion », a-t-il laissé entendre.
Cette déclaration a suscité la colère des responsables de la CMA qui ont vite répliqué.
Tabalé recadre Amadou Albert Maïga
Au-delà de la CMA, des mouvements à Bamako ont désapprouvé l’option d’Amadou Albert Maïga. C’est le cas du mouvement Tabalé qui trouve que les propos du membre du CNT sont « assimilables à un appel à la belligérance entre fils d’un même pays, témoignent d’un mépris et d’une méconnaissance jamais révélés de la fonction de parlementaire au Mali ».
Le mouvement de l’ancien ministre Seydou Traoré va loin en indiquant que les propos d’Amadou Maïga sont synonymes de « mépris pour la vie des Maliens, qui sont par ailleurs prêts à verser leur sang pour la défense et la sécurité du Mali, comme chanté dans notre hymne national ». Pire encore, ces propos, argue Tabalé, « occultent » les efforts des parties sur la question de l’Accord d’Alger. «Ces déclarations créent une grave confusion entre la montée en puissance des FAMa, pour la défense et la sécurité du Mali, et la volonté des autorités de la transition de voir un Mali de paix, par la fin de la crise dite du nord, à travers des échanges entre Maliens », dénonce le mouvement de l’ancien ministre Seydou Traoré qui a invité Amadou Albert Maïga à ne pas jeter, de grâce, l’opprobre sur l’autorité qui l’a nommé et qui sait où aller et comment.
Ce mouvement s’est ainsi désolidarisé de ces propos de Maïga. «Le Mouvement Tabalé, étant une composante du peuple malien et africain, si modeste soit-elle, se désolidarise intégralement des propos du Dr Amadou Albert Maïga, premier vice-secrétaire parlementaire du Conseil National de Transition (CNT) », précise le communiqué.
L’appel de Tabalé aux autorités de transition
Le mouvement Tabalé, après s’être désolidarisé des propos d’Amadou Maïga, a invité le gouvernement à faire la même chose. « Le Mouvement Tabalé demande au Gouvernement et au CNT d’en faire autant pour rassurer toutes les parties prenantes à l’Accord d’Alger, que les propos du Dr Maïga n’engagent que sa personne et ne reflètent pas le point de vue des deux institutions », indique le communiqué qui ajoute que : « Le faire sera un signal fort pour l’apaisement. Ne pas le faire, laissera la porte ouverte à toutes les formes d’interprétations et risquera de fragiliser la position de l’Etat dans le processus du dialogue pour la paix et la réconciliation ».
Les autorités vont-elles garder le silence ou abandonner Amadou Albert Maïga en plein vol ? Le futur nous le dira.
Boureima Guindo