Dans le Pays Dogon, région exondée de l’ancienne région de Mopti, les communautés locales subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. Les femmes autochtones, particulièrement celles actives dans le secteur du jardinage, en sont un exemple frappant. À Bankass, où nous nous sommes rendus récemment, ces femmes doivent redoubler d’efforts pour accéder à l’eau, ressource devenue rare.

Comme ailleurs dans le monde, les effets du changement climatique sont bien visibles au centre du Mali, notamment dans le Pays Dogon. Cette zone, autrefois réputée pour son climat agréable, ses pluies abondantes et la facilité d’accès à l’eau pour les activités agricoles, connaît aujourd’hui des bouleversements majeurs. Jadis, les femmes, principales actrices du jardinage dans la région, réussissaient dans cette activité sans trop de contraintes. Selon plusieurs témoignages, l’eau était disponible, le soleil moins agressif, et la terre fertile. Mais les choses ont radicalement changé avec les années.
En juillet 2025, dans le cadre du projet « The Indigenous Fellowship Program » du « Survival’s Community Media Program », nous avons visité plusieurs localités du cercle de Bankass, notamment les villages de Koyentombo et Noumoudama. L’objectif était d’évaluer les conditions de travail des femmes rurales impliquées dans le jardinage, de comprendre les difficultés auxquelles elles sont confrontées, et d’analyser les impacts du changement climatique sur leurs activités. Nous avons également recueilli leurs témoignages sur les stratégies d’adaptation qu’elles mettent en place et leurs propositions pour faire face à cette crise environnementale.

Sur le terrain, les signes du changement climatique sont évidents, surtout pour ceux qui ont grandi dans cette région. Le nombre d’arbres diminue, l’accès à l’eau devient de plus en plus compliqué. Les femmes doivent désormais puiser l’eau dans des puits profonds de 20 à 30 mètres, ce qui représente un effort considérable. Même les méthodes traditionnelles, comme les petites digues qui retenaient l’eau, ne fonctionnent plus efficacement.
Le changement climatique affecte profondément l’environnement local. Les habitants témoignent d’une baisse significative des précipitations par rapport aux années précédentes. La sécheresse gagne du terrain, aggravée par la déforestation et la rareté de l’eau. Ces phénomènes entravent les travaux agricoles, notamment ceux liés au jardinage.
Malgré ces nombreux obstacles, les femmes du Pays Dogon ne baissent pas les bras. Déterminées à ne pas sombrer dans le chômage, elles sont nombreuses à envisager l’adoption de nouvelles techniques agricoles pour s’adapter aux effets du climat. Leur courage et leur résilience forcent l’admiration.
Dans nos prochaines publications, nous partagerons les interviews et témoignages poignants de plusieurs de ces femmes, qui racontent avec force et lucidité l’impact du changement climatique sur leur quotidien.
Boureima Guindo avec « Survival’s Community Media Program »