Programme d’action de Doha : les attentes du Mali exprimées par le Premier ministre

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Présent à la cérémonie d’ouverture du 5ème sommet des Pays les moins avancés (PMA) qui se tient à Doha, dans la capitale qatari, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a exprimé les attentes du Mali sur le Programme d’Action de Doha. Aussi, a-t-il réitéré l’engagement de son gouvernement à organiser les élections libres, crédibles et transparentes conformément aux engagements pris devant les organisations sous régionales, régionales et internationales.

Les dirigeants et représentants de 33 pays d’Afrique, 12 pays d’Asie-Pacifique et d’Haïti prennent part du 5 au 9 mars 2023, à Doha à la cinquième conférence des Pays les moins avancés (PMA). Parmi ces dirigeants figure une forte délégation malienne conduite par le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr. Choguel Kokalla Maïga.

La délégation malienne conduite par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

À l’entame de propos, le Premier ministre salue la tenue de ce Sommet, « particulièrement » en cette période cruciale où nous entamons la décennie d’action pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Aussi, Dr. Choguel Maïga a indiqué que « les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul ont été timides et pour la plupart remis en cause par les impacts négatifs de la pandémie de la Covid-19, durement ressentis par les Pays les Moins Avancés, en raison de leur vulnérabilité macroéconomique aux chocs endogènes et exogènes ».

Par ailleurs, le chef du gouvernement a appelé à une vision à long terme, pour les dix prochaines années, et être plus ambitieux dans la volonté commune de jeter les bases d’un nouveau cadre de coopération pour le développement des Pays les Moins Avancés. « La coopération Sud- Sud est essentielle à cet égard », dit-il.

En outre, Dr. Choguel Kokalla Maïga a aussi déclaré que le Mali reste fermement engagé dans la mise en œuvre des programmes en faveur des Pays les Moins Avancés. « Ainsi, pour ne parler que du Programme d’action d’Istanbul 2011-2020, mon pays a adopté, en décembre 2011, le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2012-2017 ».

Selon le Premier ministre, les efforts déployés dans ce sens ont permis de mettre en place un cadre unique de référence de mise en œuvre des politiques et stratégies de développement, dénommé Cadre stratégique de Relance Économique et de Développement Durable (CREDD) 2019-2023.

« Cependant, je dois reconnaître que l’opérationnalisation de ce référentiel s’est effectuée dans un contexte particulièrement difficile, marqué par la crise politique et sécuritaire au Mali et dans certains pays de la région. Cette situation a été aggravée par les crises sanitaires, comme l’épidémie de la fièvre à virus Ébola et, plus récemment, la pandémie de la COVID-19, aux conséquences néfastes pour nos populations et notre économie », a-t-il laissé entendre avant de rappeler que le Mali fait face à une crise multidimensionnelle depuis plus d’une décennie. « En effet, comme vous le savez, mon pays, le Mali traverse depuis 2012, une crise multidimensionnelle et complexe, alimentée par le terrorisme et les trafics en tout genre. Or, le développement d’un pays reste tributaire de sa stabilité durable », indique le PM Maïga.

Rétablissement de la situation sécuritaire

Pour rétablir la sécurité et la paix sur toute l’étendue du territoire malien, des mécanismes ont été mis en œuvre, rassure le chef du gouvernement. « Aussi, le Gouvernement continue de déployer des efforts importants visant à renforcer les capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité maliennes. Je puis vous assurer que ces actions donnent des résultats très encourageants sur le terrain, avec la mise hors d’état de nuire de nombreux terroristes, de leurs sanctuaires et bases logistiques », souligne-t-il.

Selon Dr. Choguel Maïga, ces efforts ont permis de rétablir progressivement l’autorité de l’État, d’assurer le retour, étapes par étapes des services de l’État, des services sociaux de base et de protéger nos populations et leurs biens. « Parallèlement à ces mesures sécuritaires, le Gouvernement est résolument engagé dans un processus de réformes politiques et institutionnelles, en vue de la refondation de l’État malien. Ce processus s’inscrit dans le sens d’une gouvernance vertueuse et inclusive, à même d’assurer une stabilité durable des institutions et un avenir meilleur aux populations maliennes, conformément aux recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), tenues en décembre 2021 », a affirmé le Premier ministre.

Retour à l’ordre constitutionnel

Le Premier ministre a saisi l’occasion pour rappeler aux chefs d’État et de Gouvernement du 5è Sommet des Pays les Moins Avancés que le Gouvernement du Mali reste déterminé à organiser des élections crédibles et transparentes, suivant le chronogramme convenu, conformément aux engagements pris avec les organisations régionales et sous régionale, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

En outre, le Gouvernement s’attèle à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, dont le chapitre III est consacré au développement des régions du nord de notre pays, a souligné le chef du gouvernement.

« Comme vous pouvez le constater, il s’agit là de chantiers très ambitieux au plan national et dont la réalisation requiert également l’accompagnement des partenaires régionaux et internationaux du Mali », a-t-il déclaré avant d’indiquer que « c’est à ce titre qu’à l’instar des autres Pays les Moins Avancés, le Mali fonde beaucoup d’espoir sur le Programme d’action de Doha ».

Dr. Choguel Kokalla Maïga, affirme en effet, ce nouveau cadre de coopération pour les dix (10) prochaines années contiennent des mesures destinées à lever les obstacles au commerce international et à la compétitivité, y compris l’épineuse question des infrastructures énergétiques et de transport, les restrictions à l’importation et à l’exportation.

Suivant cette dynamique, estime le Premier ministre Maïga, la mise en œuvre du Programme Cadre Intégré Renforcé en faveur des pays les moins avancés a permis au Mali de renforcer la dimension commerciale dans les politiques et stratégies de développement, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités d’offres des produits nationaux à forte potentialité d’exportation. « En ce sens, le Mali s’inscrit dans la dynamique de la mise en œuvre de la troisième phase dudit programme », dit-il.

B. Guindo

Khalil Tandina

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