La région de Bandiagara qui a salué la reprise héroïque de la ville de Kidal par l’armée malienne, réclame une opération similaire chez elle contre les groupes armés terroristes.
L’armée malienne a libéré de la manière la plus héroïque la ville de Kidal des mains des groupes indépendantistes du CSP et alliés. Une victoire à laquelle d’ailleurs beaucoup de Maliens ne s’attendaient pas en si peu de temps. C’est aussi une victoire qui a renforcé la ferme conviction des Maliens que les FAMa dont la montée en puissance est certaine, possèdent également toutes les capacités pour sécuriser les personnes et leurs biens sur l’ensemble du territoire national. Par la reprise de Kidal, l’armée donne l’espoir aux populations des zones en insécurité.
Situation sécuritaire toujours précaire à Bandiagara
Dans la région de Bandiagara, la situation sécuritaire n’est pas toujours rose. Cela, malgré les multiples efforts des forces armées maliennes et de sécurité. Les attaques contre les populations civiles, les enlèvements, les déplacements des villages entiers, les enlèvements de personnes, les vols de bétails…continuent toujours. Tel est le constat amer fait par le président du Collectif des Associations de jeunes du pays Dogon, Adaman Diongo. « Ces derniers temps, les terroristes ont commis certaines atrocités dans la région de Bandiagara », déplore le jeune leader associatif. Une quinzaine de villages déplacés, attaque contre le village de Kouroukanda, l’accentuation de la collecte de ‘’Jakat’’ dans les communes de Dinangourou et Yoro…sont entre autres des récentes actions terroristes, selon le fondateur de Dogon Vision.
« Plusieurs villages se sont déplacés ces dernières semaines dans la commune de Ségué, cercle de Bankass, à cause de la menace de morts des terroristes », regrette, de son côté, le président du Mouvement Patriotique pour l’Unité et la Sauvegarde du Cercle de Bankass, Abdalla Togo. Même information donnée par le président du Conseil local de la Jeunesse de Bankass, Mamoudou Guindo. Selon ce dernier, en plus des 13 villages de la commune de Ségué, d’autres de la commune de Diallassagou se sont également déplacés.
A ces lots d’actions terroristes s’ajoute l’enlèvement, le 7 novembre dernier, de trois cars entre Bankass-Bandiagara en partance pour Bamako. Si l’un des cars a été libéré avec ses passagers, les deux autres ont été incendiés, selon Mamoudou Guindo. 9 passagers des deux cars incendiés restent toujours en détention. « 9 personnes, dont 2 de la commune de Bankass, 2 de la commune de Kani Bonzon et 5 de la commune de Dimbal sont toujours en dans les mains des ravisseurs », a appris le Devoir auprès d’une source locale qui indique que les négociations « sont toujours en cours ».
Bandiagara en attente de « l’opération Kidal »
« L’opération Kidal ». C’est ce que réclament les populations de Bandiagara, l’une des régions les plus touchées par la crise sécuritaire. « Nous nous réjouissons de la libération de Kidal. Et nous attendons impatiemment le tour de la région de Bandiagara », réclame Mamoudou Guindo, président du Conseil local de la jeunesse de Bankass, joint au téléphone par le Devoir. Pour leur part, Abdalla Togo et Adaman Diongo ont réclamé la destruction de tous les nids des terroristes dans la région de Bandiagara. « On veut que l’armée fasse des frappes aériennes au niveau des nids des terroristes. La région de Bandiagara sera libérée quand on détruit ces nids de terroristes », laisse entendre Abdalla Togo.
Aussi, lors de la cérémonie organisée pour la célébrer la reprise de Kidal par l’armée malienne, Bandiagara a exprimé son souhait de voir une telle opération réaliser chez elle contre les groupes terroristes. Cette région veut aussi voir ses habitants mener leurs activités quotidiennes, circuler sans crainte d’attaque ou d’enlèvement. « Nous saluons la libération de Kidal, mais il y a un autre Kidal : Bandiagara », regrette Andjelou Guindo qui a invité les autorités de la transition à mener « l’opération Kidal » dans la région de Bandiagara.
Cette revendication a été faite en présence du gouverneur de la région qui a promis de transmettre les doléances de la population à qui de droit. « Bandiagara n’est pas oublié. Bandiagara ne sera pas oublié. Inchalla, notre tour viendra et Bandiagara sera libre », rassure le gouverneur Sidi El Moctar avant d’ajouter : « Inchalla, grâce à l’action des forces de défense et de sécurité, vous allez cultiver, nous allons circuler, nous allons nous unir et nous allons faire revenir nos déplacés ».
Boureima Guindo