
La République togolaise s’apprête pour une révision constitutionnelle dans les semaines ou mois à venir . Selon plusieurs sources, le projet porté par certains élus de la nation est en examen à la commission des Lois. Le projet en examen propose un régime parlementaire en lieu et place d’un régime présidentialiste.
Des coups d’État militaires dans l’espace CÉDÉAO dont au Mali, au Burkina et au Niger amènent certains observateurs à s’interroger sur les régimes de gouvernance dans nos États. Au Togo, certains députés, certainement bien avisés, mettent déjà en cause le régime présidentialiste qui n’est pas, selon eux, celui qui convient à nos États. C’est pourquoi dans le projet de constitution en cours, ils proposent un régime plutôt parlementaire.
Rationaliser les mandats présidentiels
Au Togo, une révision constitutionnelle est annoncée. L’objectif : la réduction de la durée des mandats présidentiels à moins de cinq ans. Cette réforme, selon des sources bien introduites, cherche à insuffler une dynamique de gouvernance plus réactive et alignée sur les aspirations citoyennes. On indique également que cette orientation vers des mandats présidentiels réduits reflète une volonté de prévenir les crises de gouvernance en favorisant une alternance politique plus fluide et une compétition électorale plus ouverte. La même source indique que cette réduction potentielle de la durée du mandat présidentiel met en lumière l’engagement du Togo vers une démocratie plus dynamique et inclusive, où les cycles électoraux plus rapprochés peuvent stimuler une participation civique accrue et une vigilance citoyenne renforcée.
Révision constitutionnelle, une occasion à ne pas rater
La révision constitutionnelle en vue au Togo n’est pas qu’une décision des gouvernants. Elle semble être une nécessité comprise par des députés. C’est d’ailleurs pourquoi un groupe de députés indépendants, en synergie avec certains membres du parti au pouvoir, a pris l’initiative de proposer ce projet de loi à l’Assemblée nationale.
De nos jours, cette réforme constitutionnelle offre aux acteurs politiques togolais, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, une occasion unique de réinventer les fondements de leur démocratie. Cette initiative pourrait bien être l’étincelle nécessaire à l’édification d’une gouvernance plus juste, équilibrée et représentative, marquant un pas décisif vers la consolidation de la stabilité et de la prospérité nationale.
Les reformes majeures envisagées

Dans la république togolaise, cette réforme constitutionnelle représente une opportunité sans précédent pour redéfinir les fondements de la gouvernance nationale, en mettant un accent particulier sur la prévention des crises, la réduction du pouvoir présidentiel et l’augmentation significative de l’autorité du Président du conseil des ministres.
Cette réforme, selon les sources bien renseignées, semble être une manœuvre stratégique visant à consolider un régime parlementaire solide. Aussi, ce projet qui a pour ambition une séparation des pouvoirs renforcée, cette réforme s’attache à améliorer la collaboration entre les branches exécutive et législative, tout en reconfigurant le système judiciaire pour une plus grande efficacité institutionnelle. La vision est claire : instaurer une gouvernance où la responsabilité, la transparence, et l’accentuabilité sont les maîtres mots, avec des mandats présidentiels raccourcis pour favoriser une alternance politique dynamique.
Une des réformes majeures dans ce projet, c’est le fait de placer l’Assemblée nationale au cœur du processus de désignation du Premier ministre et en limitant explicitement le pouvoir du Président au profit d’un conseil des ministres renforcé.
La réforme transcende ainsi la simple modification textuelle pour se poser en pierre angulaire d’une démocratie participative et responsable, où chaque citoyen est appelé à jouer un rôle actif. Elle inaugure une ère de flexibilité politique, avec des gouvernements plus redevables et un contrôle accru sur les excès de l’exécutif. La représentation politique se trouve élargie, promettant une diversité de voix au sein du processus décisionnel, et l’armée, placée sous l’autorité de l’Assemblée, symbolise l’engagement envers une république au service de tous.
Une réflexion stratégique
La révision constitutionnelle proposée s’inscrit dans ce cadre, offrant à Gnassingbé l’opportunité de sculpter un avenir où sa contribution au développement et à la stabilité du pays serait indélébile. Cette démarche est perçue par certains comme une quête d’une sortie honorable, permettant au Président de se distancer progressivement des arènes du pouvoir pour se consacrer à des enjeux cruciaux tels que la cohésion sociale et la consolidation de la paix.
L’hypothèse selon laquelle cette stratégie servirait de prétexte à Gnassingbé pour éviter les écueils de la désignation d’un successeur est également mise en avant. Dans un contexte politique où la question de la succession peut souvent engendrer des tensions et des rivalités, le choix de laisser au parti le soin de sélectionner librement son candidat pour les élections de 2030 témoigne d’une volonté de préserver l’unité et la stabilité nationales. Cela reflète une préoccupation profonde pour l’avenir du Togo, au-delà des intérêts personnels ou de groupe, avec un accent mis sur la prévention des conflits internes qui pourraient entraver la progression vers un avenir plus harmonieux.
Ce positionnement suggère une lecture plus nuancée des intentions de Gnassingbé, indiquant que sa démarche est guidée par une réflexion sur son legs et sur les fondations qu’il souhaite laisser derrière lui. En se projetant au-delà de son règne, il aspire à être reconnu comme le bâtisseur d’un Togo rénové, où la démocratie, la paix et la prospérité seraient les piliers d’une nation unie et résiliant. Cette vision, si elle est effectivement au cœur de la réforme constitutionnelle, pourrait marquer une étape significative dans l’histoire politique togolaise, ouvrant la voie à une nouvelle ère de gouvernance, plus inclusive et représentative des aspirations de tous les Togolais.
Boureima Guindo