(LALUCIOLE MALI)–Le professeur Salikou Sanogo a, au cours d’une conférence de presse tenue au Mémorial Modibo ce samedi, livré sa part de vérité dans la crise que traverse son parti, l’Union pour la République et la Démocratie. Il était accompagné par plusieurs membres influents de la formation politique lors de cet exercice tenu en présence de l’épouse de feu Soumaïla Cissé, Cissé Astan Traoré et du président d’honneur Bandiougou Bidia Doucouré.
Le parti de la poignée de main connait une profonde crise depuis le décès de son emblématique président, feu Soumaïla Cissé et l’arrivée de certaines personnalités dont Boubou Cissé. Les tensions sont tellement vives et la plaie de la division tellement béante que l’affaire se trouve, depuis des mois, devant les tribunaux.
Boubou et Igor, le malheur de l’URD ?
Accusé d’être à la base des problèmes du parti par le clan Gouagnon Coulibaly, le professeur Sanogo brise le silence et livre sa part de vérité. Celui qui fut ministre de l’éducation a profité de cette conférence de presse pour revenir sur ses multiples efforts afin d’éviter la crise. « Beaucoup de choses ont été dites à ce propos sur vos antennes et ondes. J’ai entrepris avec d’autres camarades toutes les démarches tendant à contenir ladite crise à travers nos principes et valeurs, mais en vain », rappelle le Sikassois.
Si l’arrivée de Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra à l’URD a été applaudie par beaucoup de militants, ils semblent avoir été plus de problèmes que de solutions pour le parti de Soumaïla Cissé. C’est du moins ce qui ressort du discours du professeur Salikou Sanogo. Sans tabou, le vice-président du parti de la poignée de main affirme que les ambitions présidentialistes de Boubou et de Igor, tous deux poursuivis par la justice malienne, « allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaila Cissé et ses camarades ont fondé l’URD ». Pire, Salikou accuse ces deux personnalités, de s’être, dans le cadre de la désignation du futur candidat du parti à l’élection présidentielle, « inscrits immédiatement dans une machination tendant à la modification des règles du jeu en la matière au sein du parti, règles du jeu qui ne prennent en compte à leurs yeux que le seul critère sur lequel ils pensaient pouvoir en imposer à tous : l’argent ».
A en croire Salikou Sanogo, le clan adverse a « violé » les textes du parti pour faire plaisir à ces deux candidats.
Par ailleurs, le professeur Salikou Sanogo a dénoncé l’irrégularité de la tenue du congrès, le 16 janvier dernier. Lequel congrès n’a changé que le président du parti. « Ils sont passés outre et ont organisé le 16 janvier 2022 un Congrès au cours duquel le 14ème Vice-Président, Monsieur Gouagnon Coulibaly a été choisi comme Président du parti tout en gardant sans changement le reste du bureau exécutif national », a déclaré Salikou Sanogo qui a fait remarquer que « ni la charte des partis, ni les textes de l’URD ne prévoient une pétition pour convoquer les instances ».
Il faut rappeler que l’avocat du professeur Salikou Sanogo, Me Alassane Diop ; Nouhoum Togo, Me Demba Traoré, se sont, tour à tour, prononcés sur la crise.
Boureima Guindo